« Ils sont perdus chez Focus Only à carrément partir sur du classique… »
Ryuichi Sakamoto – Merry Christmas Mr Lawrence
Également connue sous le nom de ‘Forbidden Colours’
Un article sur une musique encore un peu plus différent du format classique cette semaine puisqu’on va s’intéresser autant au – magnifique – morceau du pianiste qu’à tout ce qui l’entoure.
Pour commencer, il faut savoir que Ryuichi Sakamoto n’est pas qu’un musicien-compositeur de génie. Véritable touche à tout, le soixantenaire a également fait carrière en tant que réalisateur et acteur ! Il a notamment tourné aux côtés de David Bowie dans le film Furyo, pour lequel Ryuichi a également composé la bande originale, dont le thème principal n’est autre qu’une version revisitée de notre musique de la semaine, écoutez donc.
Ryuichi Sakamoto, l’inconnu qui ne l’était pas
En dehors de ce fait d’arme notable, le pianiste Nippon s’est essayé a de très – très – nombreux styles musicaux, qui n’ont eu de cesse d’ouvrir son point de vue sur les possibilités musicales. On notera par exemple ses collaborations avec des artistes tels que Iggy Pop, Cesária Évora ou encore David Sylvian, avec lequel il a justement enregistré une version de Merry Christmas Mr Lawrence pour le film Furyo.
Après s’être lancé en premier lieu dans la musique éléctronique à la fin des années 1970, il s’intéresse de très près aux domaines – émergeant à l’époque – tels que le rap ou encore la house musique. Véritable collaborateur de choix et interprète dans ces domaines musicaux précurseurs, il garde néanmoins un amour tout particulier pour la musique acoustique et classique. Grand bien lui en a pris puisque c’est véritablement avec ces styles – pourtant bien moins précurseurs – qu’il connait aujourd’hui un succès international. Mais sachez que ce succès n’a rien de surprenant à la vue du renouveau qu’il apporte au genre, fort de ses influences plus qu’insolites dans le milieu.
On ne va pas se mentir, on a plus souvent entendu un rappeur dire « je me suis inspiré d’un morceau de musique classique [… insérer ici une anecdote personnelle émouvante] » plutôt qu’un compositeur de musique classique nous annoncer « ah bah pour ce morceau je me suis inspiré d’un rap bien fatou de la West Coast ! ». Et rien que pour ça, merci Ryuichi.
Autre composition, certes plus légère mais non moins négligeable dans sa carrière : les sonneries du Nokia 8800 – oui celle-là est cadeau pour vous la péter devant vos potes, ne me remerciez pas -.
Voilà pour résumer en quelques lignes la carrière, en réalité plus que complexe, de ce remarquable artiste.
Et puisqu’on a parlé de Rap… Dites bonjour à PNL – non ce n’est pas une blague –
Pourquoi ce sous-titre ? Et bien c’est très simple, laissez nous vous expliquer…
En 2016, PNL a sorti un morceau intitulé « Tchiki Tchiki » qui a été visionné plus de 10 millions de fois en moins de 1 mois. Oui mais voilà, derrière ce succès se cachait un « sample » – comprenez un thème récurrent qui sert d’instrumentale au rap – tiré directement de notre morceau en question.
Et oui ! Le clip, d’ailleurs tourné au Japon, qui a failli être l’un des plus gros cartons de 2016 reposait sur la mélodie de Ryuichi Sakamoto ! Seul problème, aucun accord n’ayant été préalablement mis en place entre les artistes, la musique a dû purement et simplement être retirée de tous les supports… Un coup dur pour les deux Corses mais un véritable regain d’intérêt pour Ryuichi après l’affaire qui a eu de grands retentissements !
On regrettera tout de même qu’aucun accord n’ai été trouvé entre les deux parties, car quand on connait l’ouverture musicale dont fait preuve le Nippon, et nul ne doute la disparition pure et simple d’un morceau, aussi « illégal » soit-il, représente une perte déplorable pour le monde de la musique.
Pour finir en beauté, une petite sélection de trois musiques de Ryuichi Sakamoto qui valent selon nous le détour :
A Flower Is Not A Flower – (lu comme ça on pourrait croire a de l’art contemporain douteux, mais écoutez plutôt.)
Checkez également les morceaux de « YMO » – comprenez « Yellow Magic Orchestra »-, groupe de Synthpop dont il a également fait partie, mais juste pour vous faire une idée du délire.
Enfin, parce qu’il serait peut-être temps, on vous laisse avec le son en question ! Et on vous à la semaine prochaine !
Bonjour,
Je viens de découvrir que Zbigniew Preisner (connu pour avoir composé les musiques originales des films du réalisateur Krzysztof Kieślowski) a publié sur son disque « Ten easy pieces for piano » (1999) une pièce qui s’appelle Farewell et qui est exactement Merry Christmas Mr Lawrence (j’ai découvert la pièce via Spotify).
Est-ce que Preisner s’est approprié la pièce de Sakamoto ou bien est-ce que tous deux auraient repris une pièce du répertoire classique?
Bonjour RB,
Désolé de la réponse si tardive ! Je viens de faire quelques recherches sur le sujet car je l’avoue volontier je n’ai pas la réponse de base ! Après ces quelques recherches on arrive à un flou troublant… Les dates (1983 pour la date de sortie du film Furyo) semblent clairement indiquer que l’auteur de l’oeuvre est Ryuichi, mais il est vrai que son nom n’est mentionné nulle part lorsqu’on se renseigne sur Farewell de Preisner.
De plus lorsque l’on s’amuse à « shazamer » la musique, on nous indique « Farewell -Preisner ».
En l’absence de mentions de l’un côté comme de l’autre, chacun étant indiqué comme compositeur de la musique (et non pas reprise d’un morceau du répertoire classique comme ça aurait pu être le cas c »est vrai), j’opterais tout de même pour l’option logique des dates qui donnerait Ryuichi Sakamoto comme compositeur et interprète original du morceau !
Désolé de ne pouvoir répondre plus précisément à cette très bonne question ! 😉
A bientôt,