Pour bien clôturer l’année, Netflix a dévoilé la nouvelle saison de sa série phare : Black Mirror. Malheureusement c’est un avis bien mitigé qui nous laisse un goût amer dont nous allons vous faire part. Du cafouillage avec quelques épisodes qui sauvent le tout… On vous en dit plus un peu plus bas.
Après 1 an et 2 mois d’attente, Black Mirror nous replonge dans ses histoires sombres qui poussent à la réflexion quant au développement technologique de la société actuelle. On retrouve certains codes de la série mais il en manque quelques uns sur plusieurs épisodes qui les rendent décevants.
Des dérives qui ne collent pas à l’image de la série
2 épisodes sont à classer dans cette catégorie : USS Callister et Crocodile.
USS Callister : Dans ce monde où les codeurs travaillent dans l’ombre, certains cherchent la reconnaissance mais en vain. Ici, Robert Daily, co-fondateur d’une grosse société connue pour son jeu vidéo Infinity, se venge à travers une version très personnelle et hébergée en local de son propre jeu où il se donne une image de justicier.
Nombre de films ont été imaginés avec un savant fou. C’est le cas de l’épisode USS Callister de cette saison. Directement inspiré de Star Trek, cet épisode de Black Mirror divise. Sympathique à regarder mais jugé trop grossier et commercial, cette fiction ne colle pas vraiment à ce que l’on a l’habitude de voir dans la série. Peut-être pas assez sombre et un peu trop kitch, il reste quand même dans le top 3 de la saison si on oublie les codes qui ont fait le succès de Black Mirror.
Crocodile : Une femme tue par accident un homme et se retrouve hantée par ce souvenir toute sa vie. Lorsqu’elle est poussée dans ses retranchements, elle en devient incontrôlable et est prête à tout pour camoufler la vérité.
C’est probablement l’épisode le plus détesté par les fans cette saison. On retrouve en presque 1h tous les faux pas de la série : technologie pas assez exploitée, moralisme plombant et cruauté envers les personnages. L’enquête poussive vire au thriller sanglant. Cet épisode n’est relié en rien à l’esprit de la série si ce n’est une technologie qui passe largement au second plan. Un épisode fade et sans surprises qui arrive comme un cheveu sur la soupe.
L’incompris Metalhead
On ne retrouve plus cette étincelle qui nous tient en haleine durant un épisode et c’est notamment le cas avec Metalhead.
Un monde sous le contrôle total des robots, on a compris, mais quelle lenteur dans le scénario ! Je me suis surprise à me balader sur mon portable plusieurs fois durant l’épisode. Je me suis même permis d’avancer sur un passage qui n’a aucun intérêt et qui se prolonge durant 2 bonnes minutes. Vous vous rendez compte ? 2 minutes où la nana lance des bonbons sur un robot ! Quelques secondes auraient suffi pour faire comprendre le principe. Peut être est-ce pour combler le vide de cet épisode ? C’est dommage car je trouve la thématique du robot dépassant l’Homme très intéressante et c’est même une des choses qui me fait le plus peur dans les années à venir. Mais l’épisode n’est clairement pas à la hauteur et on ne dégage pas un enseignement pertinent, ce qui est un pourtant la signature de la série. Peut-être que l’épisode aurait mérité une mise en contexte : comment en est on arrivé là ?
Bref, un épisode qui n’a ni queue ni tête et qui ne permet pas une réflexion particulière. Il expose juste un monde post-apocalyptique avec des robots à la BostonDynamics qui ne laissent plus de place à l’Homme. Une course contre la mort qui ne nous laissera que peu de répit, dans un monde dépourvu de toute pitié. On nous laisse un goût amer où l’on se dit « tout ça pour ça ? ». Sur ce coup, tu t’es raté Charlie Brooker.
Ils sauvent l’honneur
Heureusement, certains épisodes ont été à la hauteur de nos attentes.
Hang the DJ : Dans un monde où la rencontre 2.0 est devenue reine, Amy et Frank ont décidé de tester la nouvelle application de compatibilité amoureuse. Ils vont alors enchaîner les rencontre en respectant le temps estimé par le système et qui sait, trouveront peut-être leur âme-soeur.
Cet épisode est sans aucun doute mon coup de coeur de la saison. Je ne peux pas en dire trop car le spoil est trop tentant mais il est tout ce que l’on attend d’un épisode sur une problématique aussi présente que celle-ci. Cet épisode fait écho au film à succès The Truman Show. Ici, alors qu’ils ont pleinement conscience d’être dans un endroit clos, un coach vocal leur rappelle régulièrement les règles et des gardes de sécurité armés sont prêts à corriger tout manquement. En gros, ils sont enfermés dans une prison dorée où la clef de sortie est la rencontre avec l’amour ultime. Dans le monde actuel, de nombreuses personnes, désespérées ou non, tendent à rencontrer leur idéal via les applications de rencontre. Or 90% des utilisateurs ne veulent pas de sérieux. Cet épisode en est la critique sublimée. Il apporte une approche moins sombre mais laisse tout de même une passerelle de noirceur. C’est un peu le San Junipero de cette saison.
Arkangel : Archange est une technologie en phase de beta test au moment où Marie décide de l’implanter dans la tête de sa fille Sara. Interdite quelques années plus tard, alors que l’enfant est devenue adolescente, cette technologie blacklistée va devenir une menace perverse à laquelle Marie va devenir dangereusement dépendante.
Un classique de Black Mirror. En effet on retrouve souvent ses petites puces électroniques implantées chez l’être humain. Cet épisode est très similaire à retour sur image qui apparaît dans la saison 1 de la série. Cependant, c’est une première car pour une fois, c’est une femme qui est à l’origine d’un épisode de la série : Jodie Foster. Bon, ce n’est pas l’épisode phare de la saison mais il nous rappelle les codes sur lesquels a été construit Black Mirror. Et avec les autres épisodes que comporte la saison, ça fait du bien.
L’épisode final : une façon de dire au revoir ?
Est-ce que Black Muséum ne serait pas un message subliminal de l’auteur afin de mettre un point final à la série ?
Black Muséum : C’est sur la route qu’elle entame pour retrouver son père que Nish va s’arrêter dans le Black Muséum. Ce lieu est un musée du crime où regorge les artefacts des pires criminels. Guidée par Rolo Haynes, le directeur du musée, elle va examiner chaque pièces exposées jusqu’à l’attraction phare.
Si je devais faire un classement des épisodes cette saison, je le mettrais en deuxième position. Rien que le nom devrait vous sauter aux yeux ! Black Muséum fait directement référence à Black Mirror et pour cause. Ce musée ne se contente pas d’exposer les pires actes criminels, il retrace tous les crimes de la série toutes saisons confondues. L’épisode construit avec habileté une anthologie dans l’anthologie, et offre trois histoires sur un principe de narration digressive. Il nous transmet non pas une, non pas deux mais trois histoires en un épisode. Si c’est pas bien ça ! C’est à se demander si le gérant n’est pas le fil rouge de la série. Si cette théorie est confirmée, sa découverte à l’écran signe peut-être l’arrêt définitif de la série.
Bande-annonce Black Mirror saison 4
article rédigé par Gwladys GURTLER
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